vendredi 2 janvier 2015

Zambie : les chutes Kalambo

Les chutes Kalambo

Après Mbala, le goudron ne dure que sur quelques kilomètres. Après se ne sera que de la piste, large au départ puis plus étroite sur 36 km ! Des passages sableux nous obligent à pousser parfois, la cadence est ralentie ce qui nous permet aussi de mieux profiter des paysages.

Nous traversons quelques petits villages. A chaque fois tous les enfants accourent vers nous en criant, les adultes les accompagnent parfois. S'arrêter est assez compliqué, nous sommes même de temps en temps obligé de nous fâcher.

A la tombée de la nuit nous sommes dans le dernier village de la piste, il y a trop d'enfants réclamant quelque chose. Nous trouvons refuge, c'est le cas de le dire, dans un campement à la sortie du village, qui accueille les engins de chantier pour refaire la piste. Les deux jeunes gardiens nous accueillent gentiment et chassent les enfants du village. Ces derniers restent tout autour du camp. Allant jusqu'à grimper dans les arbres pour nous regarder, nous appeler... Seule la nuit arrivera à les faire réellement partir ! Nous nous installons dans la petite église en bois fabriquée par les deux jeunes.

sur la piste.


Dans la petite église, à l'abris des regards


Jeux de dames

Nouveau jeu inventé par mon équipe !!!

Le lendemain, nous continuons notre route, la piste est de plus en plus vallonnée, avec de belles et longues montées et de moins en moins roulante. Zoé s'en sort très bien, elle arrive à gérer les descentes avec les cailloux... Nous arrivons enfin à un panneau nous indiquant les chutes à 1,5 km, super !!
Le seul hic, c'est qu'à partir de là, la piste est juste défoncée, avec des ornières énormes, des cailloux de chez cailloux, une pente raide... même à pied cela ne serait pas simple alors imaginez avec des vélos pesant pour le plus léger 35 kg !! Yan doit aider sa sœur en retenant le vélo. Nous devons être vigilants à chaque pas. Je ne sais même pas comment font les voitures.







Nous râlons car au tout début de la piste 36 km en amont il y a un "magnifique" panneau parlant des chutes comme d'un héritage site !! Je ne sais pas s'ils ont envie de profiter de se site pour faire venir des touristes, mais la moindre des choses serait de les mettre en garde en précisant que seul les 4x4 peuvent passer. Tout un débat !!

Bref, nous continuons, Zoé tombe, enfin surtout son vélo, rien de bien méchant, nous profitons juste de sa colère et du vocabulaire qui va avec. Je vous laisse découvrir la vidéo .

Nous arrivons au site, exténués et énervés. Nous nous renseignons sur le prix d'entrée du site, le jeune gardien nous annonce 85 k par personne et demi tarif pour les enfants.

Pour observer les chutes, nous devons suivre un sentier bétonné en bordure de montagne. Il y a plusieurs point de vue aménagés. Nous sommes à flanc de montagne, c'est vraiment agréable. Surtout qu'il n'y a pas de touristes, et pour cause !!! Les chutes ne sont pas très larges mais par contre elles mesurent 235 mètres, c'est vraiment impressionnant. De l'autre côté c'est la Tanzanie. Ce sont les chutes qui font la frontière entre ces deux pays. Nous allons aussi sur le haut des chutes, à ces endroits il y a toujours une magie particulière, un contraste entre le calme du cours d'eau et la puissance et le bruit des chutes de l'autre ! J'aime bien.










De retour à l'accueil, nous nous renseignons sur le prix du camping, 85 kwachas !! La c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Pourquoi ? Parce que ce qui est censé être le camping n'est ni plus ni moins qu'un espace pas nettoyé du tout, remplit de cailloux entre autres, pour camper il y a mieux !!
Quand on demande s'il y a de l'eau chaude, le gardien dit oui, puis en allons faire le tour des sanitaires, on se rend compte que ce n'est pas vrai, alors il nous explique qu'il n'y a plus de fuel ! Les sanitaires tout neusf ne sont pas entretenus et pourtant on ne peut pas dire que le gardien soit dérangé par la foule !!! Je pense qu'il est surtout gêné par le poil qu'il traîne !! En ce qui concerne l'électricité c'est pareil, tout est là sauf l'électricité !! Nous nous mettons vraiment en colère, il ne faut pas prendre les touristes pour des imbéciles ou des vaches à lait. Pour vous donner un ordre de grandeur, à Livingstone nous payons 70 kwacha, pour de l'herbe bien verte, des sanitaires propres, de l'eau chaude et de l'électricité sans oublier la piscine. Bref, hors de question de payer si cher pour rien, car dormir ici ou bivouaquer dans la nature je ne vois pas la différence.

Le gardien nous explique que lui n'y est pour rien, que c'est le gouvernement... ce que nous pouvons comprendre, sauf pour le fait d'entretenir une ou deux petites parcelles de terrain pour accueillir les campeurs. Pour ça, ce n'est pas un problème de moyen mais un problème de motivation ou …
Il n'empèche que nous en avons marre que les efforts ne soient que dans un sens, le gouvernement veut que l'on paye, à lui aussi de faire un minimum. Je suis tellement remontée que je demande le nom du responsable, pour dire mon mécontentement. Quand le gardien comprend mon intention, la peur l'envahit, même si je lui explique que je n'ai rein contre lui...

Du coup nous pouvons nous installer pour la nuit. Le lendemain matin le gardien et ses amis moyennant un billet nous aident à remonter les vélos, sur la partie extrêmement mauvaise. Il fait très chaud. Sans eux nous aurions dû le faire vélo après vélo à deux, car je suis dans incapable de pousser seule le pino dans ses conditions et Zoé ne peut pas non plus pousser le sien.

Les garçons prennent en charge les vélos, ils sont motivés !! par l'argent ou par la peur de ma lettre ??? Nous ne saurons pas, mais le gardien me demandera tout de même de ne pas écrire !!







Il nous reste encore 35 km pour revenir sur la grande piste. Nous retraversons les même villages qu'à l'aller, mais ceux-ci sont plus calmes. Nous sommes dimanche et une bonne partie des villageois sont à la messe. Nous arrivons sur un petit pont et dans l'eau deux petites filles s'amusent à faire des bulles dans l'eau. Avec le bruit de leurs bulles elles ne nous ont pas entendu arriver, elles sont trop mignonnes. En relevant la tête elles sont fort surprises de voir des blancs ici en train de les regarder !! Elles partent. Nous en profitons pour nous rafraîchir, à notre tour, sous l’œil amusé d'autres enfants.







La piste est longue, elle n'en finit pas, pourtant le rythme est assez bon, sans doute que nous profitons d'une légère pente imperceptible !
Mais à un passage un peu sableux, Zoé qui me suit et veux faire comme moi, je la vois dans mon rétro, le vélo part dans tout les sens, la peur m'envahit et un dixième de seconde après, ma Zoé tombe assez violemment, elle casse son rétroviseur. Elle s'égratigne les mains et le genou, mais plus de peur que de mal. Elle accourt vers moi, rien de tel qu'une maman dans ces cas-là, non ?
Moi aussi j'ai eu peur, je ne veux pas imaginer la même scène sur une route fréquentée... restons positifs et confiants !!

Comme ma Zoé est courageuse, elle repart sous nos encouragements. Nous arrivons enfin à la grand piste, plus roulante. Cette piste nous amène droit à la frontière Tanzanienne. Il nous reste 10 km, nous n'avions pas prévu de les faire le même jour vu la difficulté des 36 km que nous venons de faire. Mais un automobiliste qui c'est arrêté pour nous parler, nous informe qu'il y a une guest house avec électricité. Cela remotive la troupe, ce soir nous serons donc en Tanzanie.



Les 10 km ont été terribles, presque la moitié n'est qu'une montée raide, nous poussons nos vélos, nous en avons marre. Nous envisageons d'abandonner pour aujourd'hui, mais nulle part où dormir, le bush ici à été tout brûlé, ce qui nous empêche de planter la tente, notre réserve d'eau est presque à sec... il n'y a rien à faire que continuer, puiser dans nos réserves... Dans ces cas-là, c'est souvent le silence entre nous, personne ne parle gardant toutes ses forces pour pédaler.

Quand nous arrivons à la frontière Zambienne il commence à faire nuit, une nuée d'enfants nous suivent et nous entourent. Un homme, douanier ? Nous explique que nous devons faire tamponner nos passeports à Mpulungu !!! Notre sang se glace, et nos bras en tombent !!

Ouf, après quelques minutes de discussion, il comprend et appelle son collègue qui est en train de manger en Tanzanie. L'homme arrive et nous tamponne nos visas à l'aide de nos lampes frontales car il n'y a pas d'électricité dans son bureau, enfin dans tout le village. Nous traversons la frontière de nuit en suivant Zoé qui nous éclaire. Nous arrivons au poste de douane de la Tanzanie où il y a l'électricité !!!


Nous n'avions pas prévu de passer autant de temps en Zambie, mais se pays et surtout sa population a su nous fasciner, nous émerveiller... Trois mois qui laissent en nous un goût de reviens-y ? Des amitiés fortes se sont créées. Nous repartons de ce pays le cœur plein d'amour et de richesse intérieure. La seule question qui nous reste, y reviendrons-nous un jour ?????

1 commentaire:

  1. Bonne année 2015 à vous 4 !
    Merci pour vos lectures et commentaires sur notre site. Désolés de n'avoir pu lire vos aventures avant, la Chine bloque Blogspot...
    A nous de dévorer vos récits sous le soleil de l'Afrique !
    On vous souhaite une belle continuation dans vos aventures !
    Marc, Lilie y el clandesino

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