vendredi 5 février 2016

INDE : De Munar à Hampi

De Munar à Hampi

Après des au revoir difficiles, nous reprenons nos lourdes montures pour 20 km de montée sur une route dont la tranquillité s'ajoute à la beauté des paysages. Cela monte, mais nous sommes contents de pédaler... Eh oui, cela peut sembler paradoxal, les montées sont souvent le bagne des cyclistes, mais dans ce genre d'environnement, le vélo est vraiment le meilleur moyen de transport. Nous pouvons sentir la nature, l'écouter, s'arrêter quand bon nous semble pour contempler un paysage que nous apprécions... Notre rythme lent nous permet donc d'en profiter pleinement et de laisser la nature nous surprendre.






Après quelques poussées, beaucoup de transpiration...nous arrivons enfin au col à plus de 1900 mètres d'altitude, la fraîcheur des l'atmosphère vient compenser la température de notre corps ! Cela fait du bien, sentir cette fraîcheur.
Après une mini pause nous sommes prêt pour la descente d'environ 20 km !!! le top non ?
Le paysage est aussi beau de l'autre côté, certains arbres sont en fleurs ce qui contraste avec le vert dominant.
Nous retrouvons nos amis Yoel et Maïa avec qui nous finissons la route en traversant d’immenses propriétés de plantations d'arbres de santal et de bois de rose.



Très vite nous retrouvons la chaleur et les cocotiers. Nous traversons un parc national où il y a des tigres, un panneau nous recommande de ne pas nous arrêter !!!!
C'est la première fois que nous faisons l'expérience de rouler avec d'autres cyclistes, c'est plutôt sympa. Zoé est fière de pouvoir montrer son endurance, ses capacités... Jm apprécie de pouvoir discuter avec quelqu'un. Cela change de nos discussions avec les enfants. Yan change de pilote, il est trop content.

Notre arrivée à Udamalpet nous ramène vite dans la réalité indienne avec ses villes bruyantes et poussiéreuses. La transition est un peu brutale, nous avons du mal à ''redescendre'' non pas de notre nuage mais de la montagne ! C'est aussi ici que nos chemins se séparent avec Maïa et Yoel, bonne route à eux deux.

Nous continuons la route en direction de Coimbatore. Nous sommes le 20 mars 2015, il commence vraiment à faire très chaud. Nous nous arrêtons souvent pour boire. La route n'a rien d'agréable, rien de joli... Les enfants commencent à fatiguer et se lasser. Dur dur d'entretenir leur motivation dans ces conditions. Arrivés à Coimbatore nous décidons donc de prendre le train, après tout, nous sommes dans le pays le mieux desservi au monde par son réseau ferroviaire ! Alors pourquoi ne pas en profiter !!

Sur la route

Dans un resto, le KO des jeunes cyclos !

A la gare, nous avons quelques admirateurs !!


Nous voyageons donc de Coimbatore à Bengalore puis de Bengalore à Hubli et enfin de Hubli à Hospet. Globalement le voyage s'est bien passé, malgré des heures d'attentes dans les gares (parfois, rien que pour prendre les billets il faut beaucoup de patience, c'est qu'ils sont nombreux!), la chaleur et la saleté. Nous avons un peu de mal avec les trains indiens, sans doute en raison de notre expérience en Afrique qui était toute autre. Ici, uniquement des compartiments ce qui de notre point de vue casse un peu l'ambiance et le contact avec les gens. Les fenêtres sont toutes petites et parées de barreaux, on se sent un peu enfermé et surtout la vue sur l'extérieur est très réduite. De plus, passer la journée entière face à des personnes qui passent leur temps à manger et TOUT jeter par la fenêtre c'est un peu dur mais aussi un bon moyen de parler écologie, propreté avec nos enfants.

HAMPI




Nous arrivons à Hampi dans le Karnakata. Hampi est située sur un des plus grands empires hindous du XIV au XVIème siècle. L'empire à été détruit laissant beaucoup de ruines prouvant son immensité, pour le plus grand plaisir des touristes.
Nous nous posons dans ce lieu magique chargé de spiritualité, d'histoire, de commerçants, de touristes...le tout haut en couleurs et profitons de ses charmes.
Hampi est traversée par une rivière qui donne à ce lieu un côté zen. D'un côté, le grand temple avec un éléphant, les commerçants, guest houses, un nombre impressionnant de restaurants... De l'autre côté l'ambiance est plus tranquille, avec des rizières et un peu plus loin un autre temple. Pour passer de part et d'autre, pas de pont, nous devons descendre un grand escalier, rouler sur des rochers puis enfin monter sur une barque !! Pas super simple avec nos vélos chargés, mais les indiens eux sont habitués à faire traverser moto, scooter... ce ne sont pas nos 3 vélos qui vont les impressionner !







A tour de rôle nous recevons la bénédiction de l'éléphant

J'aime beaucoup l'ambiance dans ce lieu. A cette saison il n'y a pas trop de touristes, juste assez pour donner une dynamique sans les inconvénients. Avec Yan nous nous faisons notre soirée en tête à tête comme j'avais pu le faire avec Zoé sur Pondichéry. Il est trop content. Nous montons sur une montagne qui nous offre une vue magnifique et un super coucher de soleil. Nous y cachons une pièce dans un endroit qui restera gravé dans notre mémoire et qui sait si Yan repasse par là !!! C'est notre petit secret à tout les deux. Nous le faisons de temps en temps dans des endroits particuliers, qui nous marquent...
Après le coucher de soleil, nous redescendons pour aller se faire un petit repas dans un restaurant. Un moment spécial avec mon garçon ou toute mon attention n'est que pour lui. Lui qui grandit si vite !





Sur le chemin du restaurant nous croisons une famille avec 2 enfants d'un âge visiblement similaire à Yan. Il veut vraiment faire leur connaissance, cela fait longtemps qu'il n'a pas eu l'occasion d'avoir des copains de son âge, nous faisons donc demi-tour pour rentrer en contact. Le courant passe tout de suite avec Lila et Yossi (les parents) et Lou et Noam les jumeaux de 8 ans, comme Yan, et, cerise sur le gâteau, ils sont français, Yes ! Ils voyagent en sac à dos pour une durée d'1 an. Quand leur commande arrive nous arrêtons avec un peu de difficulté notre début de discussion pour profiter chacun de notre côté de notre soirée, mais l'envie de se revoir très vite est bien là. Nous n'aurons pas beaucoup de temps à attendre, le destin nous fait se croiser une seconde fois, juste après notre repas.

Passer cette belle soirée avec Yan a été vraiment un moment important pour moi. M'émerveiller à chaque instant en regardant mon fils me raconter tout un tas de choses, faire le grand au restaurant, où il a eu les yeux plus gros que le ventre, tellement la diversité des possibles était grande, sentir l'amour qui nous unit, ses petits yeux brillants ...
Prendre le temps d'observer toutes ces petites choses chez nos enfants me semble juste primordial, nous devrions le faire le plus souvent possible, sortir du quotidien même qu'un instant pour savourer et profiter de l'essentiel.

Dès le lendemain, nous retrouvons la petite famille, nous traversons sur l'autre rive où nous nous installons et passons nos journées, entre balades en scooter, festival au temple, baignades, école, petits repas...







Les 4 enfants s'entendent très bien. Ils se mettent à fabriquer des bracelets en élastiques et décident de les vendre. Zoé et Lou sont à la production, Noam et Yan à la vente ! Les locaux jouent le jeu en leur achetant. Avec leurs bénéfices, dont ils sont fiers, ils partent s'acheter une friandise !
Les discussions avec Lila et Yocin sont vraiment riches, nous avons une vision similaire des choses.




Un matin lorsque nous nous réveillons, des centaines de personnes se lavent, font leur lessive...dans la rivière, de grands tissus sèchent au soleil sur les marches de la rive d’en face. L'eau de cette rivière est sacrée, s'y baigner c'est un peu comme nettoyer son karma. Devant le temple, deux chars en bois de plus de 10 mètres de haut, décorés de rubans et de guirlandes de fleurs. A la base, des énormes roues en bois et également deux énormes cordes de plusieurs mètres. Les chars seront tirés à bras d'homme soutenu par une musique rythmée. Une foule s'empresse tout autour. Les gens jettent des bananes en ayant pour objectif des les faire rentrer dans les chars.
L'éléphant du temple arrive, sa trompe et ses oreilles sont décorées avec de la peinture. Il y a beaucoup de monde, il fait très chaud, les quelques rares points d'ombres sont surpeuplés. Un bœuf arrive, faisant fi des personnes, un gros mouvement de foule en découle... nous sommes un peu bousculés, un homme à côté de nous se blesse. Avec nos amis, nous mesurons le danger et nous cherchons une place un peu plus en retrait.









Hampi nous a beaucoup plu, nous y sommes restés plus de quinze jours, il est temps maintenant de quitter nos amis mais pas avant la promesse de se revoir sur la route ou en France.


Nous sommes le 7 avril 2015 il est 4h30 du matin, nous chargeons les vélos et quittons Hampi pour notre dernière étape en Inde...






Moment de jeu, où la différence et la langue n'est pas un problème.



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